CINQUIÈME LETTRE DES OUVERTURES : Question posée par Cheikh seydi aliou CISSE

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Question concernant le commencement, (azal) et le commencement du commencement (azaloul azal) et la fin de la
fin (abadoul abad); la provenance de leur durée à chacun
dans l’au-delà, et la nature de leurs réalités à tous deux.
Question posée par votre fils Aliou Cissé.
Réponse: O mon fils Aliou Cissé, écoute ce qui te vient de
ton père. Concernant les origines, les analyses des trois réalités sont au nombre de trois. Le commencement, (azal) est ce
qui ne connaît jamais d’interruption, et la fin, (abad) dans la
réalité, est ce qui ne cesse jamais, et si tu médites sur la réalité des intérieurs des intérieurs, tu verras que son début n’a
pas de fin. Dans les intérieurs, le commencement est tout
aussi pareil. Et dans les extérieurs, aussi, toujours pareil. Il
t’apparaîtra dès lors, qu’en fait, le commencement, (azal)
constitue les intérieurs des intérieurs, et que le commencement du commencement, (azaloul azal) est l’intérieur;
(bâtin) et que le commencement du commencement du commencement, (azaloul azaloul azal) lui, est l’extérieur,
(zahir).
Je te révèle donc, et de même, que le commencement, c’est
les intérieurs des intérieurs; que le commencement du
commencement c’est l’intérieur; et que le commencement du
commencement du commencement, c’est l’extérieur. Quand à
mon propos sur la fin, (abad) il est la transposition même de
mon propos sur le commencement; (azal) et celui ci est le
premier, tandis que l’autre se situe après. Ou alors, il n’y a
même ni premier, ni après.
Concernant leur temps et leur limite, il n’existe pas de
temps pour le commencement, qui n’a surtout aucune limite.
Il y a donc annihilation de toutes durées, visant à cerner la
réalité du commencement; à fortiori celle du commencement
du commencement du commencement du commencement du
commencement, qui est la limite de la pensée des grands. Et
ici, les intellects, s’étourdissent et se perdent dans cette comparaison. Son explication s’efface et s’évanouit, parce que le
commencement, dans le cadre du commentaire, ne saurait jamais voir de fin. Un seul de ses jours vaut mille ans de ce qui
est considéré, équivalant aux jours qu’Allah a recommandé
de l’exalter. Le glorifié et exalté, dit: « Et rappelle leur les
jours d’Allah  » Ibrahim: 5 ces jours sont à l’instar des jours
de ce monde. Les gens de ce monde sont dans les jours de ce
monde, et les hommes de Dieu, dans les jours de Dieu. »
« N’étions-nous pas avec vous? » leur crieront-ils. « Oui, ré-
pondront (les autres) mais vous vous êtes laissés tenter,
vous avez comploté et vous avez douté et de vains espoirs
vous ont trompés, jusqu’à ce que vînt l’ordre d’Allah . Et le
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séducteur vous a trompés au sujet d’Allah. » Le Fer: 14 –
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La marche du connaissant en son seigneur ne finit jamais,
à l’intérieur de ses jours dans le plan de l’inconnaissable, qu’il
n’ait rencontré l’être que n’accompagne aucune autre existence, au point d’être ébloui par sa grandeur et son immensité.
Et si cela se manifeste au connaissant, il s’efface alors,
(dakkan) plus rapidement que le battement d’un cil. A ces
propos font allusion la parole de Djîlî, (ra): « Celui qui
s’éteint dans la beauté d’Allah ne subsistera plus que par sa
grandeur et sa magnificence. »
Tout ce qui se trouve au delà de ceci ne se regarde pas par
les yeux, ni ne se couche sur une feuille; et ne se voit pas par
les prunelles, s’il ne se trouve là-bas, de marche éternelle. Le
commencement, (azal) compile les réalités; (haqâ-iq) les
métaphores;(madjâzât) les temps; (azmânat) les lieux;
(amkinat) les litanies; (awrâd) les inspirations; (wâridât) les
connaissances; (ma’ârif) et les goûts, (azwâq) tel que le fait
un rédacteur avec son livre.
Le détenteur de cette station est tenu au silence, sauf s’il
s’agit de quelqu’un qui en aura reçu du tout clément la permission et qui, pour autant, s’exprimera juste et n’aspirera
plus désormais, qu’à un pur effacement, avec pour but
l’assainissement de sa station et sa purification. « Et tu verras
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les montagnes – tu les crois figées – alors qu’elles passent
comme des nuages » Les Fourmis: 88
Écrite par Ibrahim Ibn El Hadji Abdallah At-Tidjânî, à
Kossi, en l’an 1350 de l’hégire, à Kossi.

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