Sagesse du jour: C’est quoi la Faydha Tijaniya dont parlait Seydina Cheikh RA

Etymologiquement faydu signifie une intensification ; une accélération vertigineuse d’une avancée naturellement lente.
C’est par exemple l’accélération vertigineuse d’un homme qui court au point d’atteindre une vitesse bien au délà des limites humaines, la vitesse d’un pur-sang.
C’est l’acquisition fulgurante de rapidité d’un avoir ou d’une connaissance, qui dépasse de très loin les normes traditionnelles. Une telle vitesse est dénommée faydu. Ainsi faydu tijânî signifiera la vitesse et la célérité avec laquelle les disciples s’élèvent vers la Présence et la Proximité de Dieu. C’est de cela dont parlait le Cheikh Ahmad-At-Tijânî (raa) qui présageait que l’effusion du flux des dons et grâces divines va inonder sa voie en sorte que tous sentiront que l’ensemble des dons immenses s’y est déversé. .
La faydu est en substance le bienfait divin dont l’immensité dépasse les normes, or c’est le propre des dons seigneuriaux de demeurer ; de perdurer en s’étendant et en s’intensifiant. Ce bienfait est logé par le divin -Qui est Le Sauveur- dans le coeur du serviteur croyant parvenu à la station de la Vertu, de la Beauté. Par cet acte de salvation suprême l’esprit du serviteur obtient la félicité. .
La faydu est le bienfait divin le plus grand, dont la venue était attendue depuis les temps anciens et qui devait apparaître à la fin des temps ; du plus loin du globe terrestre précisément du Couchant (du soleil). Ce bienfait est singulier en ce qu’il s’étend rapidement et sans difficulté par des hommes qui furent (sont) cités par un propos prophétique comme étant « … des hommes qui ne cesseront de (se) manifester dans tout ce qui est (vrai) Vérité et dont rien ne les y détournera : ni le léseur, ni l’ennemi, jusqu’a ce que Dieu hérite de la Terre et ce qui s’y trouve ». Et c’est ainsi, depuis toujours, que Dieu sauvegarde le bien. Le coran faisait allusion à cette faydu de manière à peine voilée : « Dis de par le bienfait divin et de par sa miséricorde (de par cela) qu’ils exultent, cela est meilleur que tout ce qu’ils amassent » S11, V58. . La faydu c’est le secret de la mention de Dieu, secret par lequel se tranquillise (à la paix) le cour des Elus parmi les soumis croyants favorisés et détenteurs de l’autorisation de la mention pure et essentielle. C’est de cela que fait allusion le coran « N’est ce pas par la mention (de Dieu) que les coeurs se tranquillisent ? » S 13, V 28.
La quiétude du coeur est en réalité le paradis terrestre qui ouvre à l’amour du Prophète (SAS) et à la cohabitation avec lui dans le plus haut degré paradisiaque qui est l’Illiyiina, dans ce monde et dans l’autre. . La faydu c’est le soleil de la préférence, levé sur la communauté de la Meilleure Créature ; la source de la miséricorde divine dont l’universel message transcende toutes les spatio-temporalités. « Nous ne t’avons envoyé qu’à la Totalité des gens » « Nous ne t’avons envoyé que comme (la) Miséricorde à (tout) l’univers » Beaucoup de propos Prophétiques ont explicité la venue de ce flux bienfaisant, cette faydu dont un (propos) retient tout de suite l’attention de par son caractère énigmatique car il dit en substance que chaque ouvre d’un des futurs détenteurs de cette faydu sera dix fois supérieure à celle de ses Compagnons y compris les quatre lieutenants bien-guidés. Il faut tout de suite dire que c’est seules la Préséance et la Bonté divines qui peuvent expliquer un tel état de fait et non pas l’ingéniosité ni la simple capacité des détenteurs de cette faydu eux-mêmes. .
La faydu est encore le savoir qui rapproche le serviteur de son Seigneur à la distance qui sépare les deux cordes d’un arc tendues au maximum et qui dans ce cas sont prés de se toucher ou « même plus ». Ce ou « même plus », dans le cadre d’une telle proximité désigne la fusion unitive, l’absorption qui fait demeurer non plus deux mais un seul.
Cette proximité extrême du serviteur de son Seigneur que procure la faydu est citée dans maints endroits du coran dont : « et fut à deux portées d’arc, ou plus prés encore » S 53, V9. « … l’un de Nos serviteurs à qui nous avions donné une grâce de Notre part, et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous. » S 18, V 65. . C’est enfin, également, le passage obligé et le préalable guide nécessaire pour pouvoir approcher les détenteurs de cette même faydu qui sont les Grands de la Communauté et qui « se manifestent par et dans la Vérité ».
Le compagnonnage avec ces derniers est aussi nécessaire que la recherche d’un Maître l’est dans la religion conformément au commandement divin qui cite « les Unificateurs » S 5, V 35, « ceux qui sont retournés à Lui » S 31, V 15, « ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir » S18,V 28 « eux qui en chaque communauté se trouvent être les guides » S13,V7 en tout temps et en tout lieu.
Le nombre de ces élus à considérablement augmenté avec l’apparition de la faydu parmi les tijânî, conformément à la promesse de Dieu -Glorieux et Exalté- à Son Ami (SAS) que l’avenir, la fin est (toujours) meilleure que le présent cf. S 93, V4. Cela signifie en réalité, que chaque instant est meilleur et constitue un progrès substantiel par rapport au précédant. Or le don divin au Prophète (SAS) -qui connaît la totalité des bienfaits et trésors divins- est un don qui le fait agréer éternellement parce qu’ininterrompu, total, déversé sur sa communauté. En termes clairs, l’agrément du Prophète (SAS) c’est le retour massif à Dieu des membres de sa Communauté, retour qui les unifie à l’Essence, les y absorbant pour que demeure seule l’Unicité divine. C’est cela, mieux et plus que les biens passagers, que constitue le vou du Prophète béni. Ce retour massif et total à Dieu à la fin des temps ne peut donc se faire que dans et par la faydu après tout ce qu’on en a dit. C’est ainsi que se déverse le flux de la miséricorde Seigneuriale sur la communauté du Prophète (SAS) ; miséricorde Muhammadienne Ahmadienne Abrahamienne.
Autrement dit, ce flux, cette faydu appartient à Dieu mais doit passer par Muhammad et doit encore passer par Ahmad puis Abraham pour parvenir aux serviteurs. Par conséquent chaque degré du don est assujetti et lié à une personne ainsi qu’à une spatio-temporalité. C’est pourquoi, nul ne peut se soumettre sinon le Prophète Muhammad (SAS) à qui appartient l’Islam, la Soumission.
Or les dons immenses promis en Islam ne sont visibles que dans la Voie tijânî dont le Patron est Ahmadu. La quintessence des dons divins qui sont ininterrompus et sans fins n’est également disponible, concrètement et rapidement capitalisable qu’à l’intérieur de la faydu Abrahamienne.
On peut schématiquement dire que le don divin est un don Seigneurial, Muhammadien, Ahmadien, Abrahamien. A bien y regarder, ce Abraham NIASS (RAA) ressemble à s’y confondre (et il s’y confond réellement) avec le patriarche prophète dont Dieu dit qu’ « il n’était point du nombre des associateurs ; il était voué exclusivement à Allah » de même parlant au Prophète Muhammad (SAS) « Suis la religion de (ton père) Abraham » S 16, V 123. De même « quiconque entre dans la station d’Abraham est en sécurité » S 3, V 97.
Tous ces versets demeurent parfaitement vérifiables avec ce Abraham NIASS (RAA). Il suffit en effet d’être en relation avec lui pour profiter de la faydu .
Enfin terminons cette définition de la faydu par une question que nous t’adressons ô! toi frère musulman au coeur pur (le seul à qui s’adresse le coran), sois de ceux qui ont la félicité de ce monde et de l’autre. Quelle compréhension as-tu de ce verset du coran de la sourate 62 où Dieu dit : « …ainsi qu’à d’autres qui font partie d’eux (des compagnons du Prophète (SAS) et qui ne sont pas encore venus » Qui sont ces gens-là qui font partie des compagnons du Prophète et qui ne sont pas encore venus ?
Quand viendront-ils pour qu’on puisse dire : les voilà ; ils ont rejoint les compagnons du Prophète dans la Bonté ?