Leçon du jour: La place du Soufisme dans l’islam (Partie 2)

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Même si l’on concède à certains que le soufisme est une innovation, toute innovation n’est pas blâmable. Le Prophète (sas) a dit : « Quiconque instaure une bonne tradition (sunna) en sera rétribué et le sera pour ceux qui l’imiteront dans cette pratique. » Les prières en commun dans les mosquées pendant les nuits du Ramadan (tarâwîh) sont une innovation du Calife Umar (RA).

La compilation du Coran en livre, sa voyellisation, sa division en hizib. sont aussi des innovations ; de même les cinq statuts légaux que sont l’obligatoire (fard), le recommandé (sunna), le permis (mubâh), le déconseillé (makrûh) et l’interdit (harâm). Certains savants procèdent à une classification d’où se dégage la notion d’innovation obligatoire : c’est ce qui est nécessaire pour accomplir un acte obligatoire. La grammaire fait partie de cette innovation, de même que la rhétorique, la logique, la prosodie, la critique, la lexicologie.


D’autre part, l’iijtihâd (l’effort d’interprétation que fait le mujtahid) est une donnée fondamentale dans l’Islâm. Le Prophète (SAS) a énoncé ce propos qui prouve que l’ijtihad fait partie de la Sunna : « Vous devez suivre ma tradition et la tradition des califes bien guidés. » (Ce sont Abû Bakr, Umar, Uthman, et Alî) Les fondateurs des voies soufies sont des mujtahid et leur ijtihâd porte sur l’Ihsân.

Ils sont semblables à l’Imam Mâlik et aux autres fondateurs d’écoles juridiques dans le domaine de l’Islâm, et à Ash’âri dans le domaine de l’Imân. La religion étant constituée de la trilogie ISLÂM-ÎMÂN-IHSÂN, il est logique et conforme à la vérité que si l’ijtihâd et les mujtahid sont admis dans les domaines ISLÂM et ÎMÂN, celui de l’IHSÂN ne saurait être en reste. En réalité, ce que font les soufis tient de la révélation.

En conclusion, le soufisme est le chemin qui mène à l’IHSÂN.

Il permet la connaissance unitive de l’Essence divine, de Ses Attributs, de Ses Noms et de Ses Actes. Le soufisme est la naissance et la vivification en l’homme de qualités et vertus qui le révèlent à une noble et incommensurable destinée intelligente. C’est la conduite parfaite, la voie droite, le caractère vertueux et la pacification des cours. Il est vie auprès du Seigneur, et prise de conscience que ce qu’il y a de meilleur en ce monde est un cœur tout entier rempli du souvenir d’Allah.

Le soufisme est fortement ancré dans le Coran et la tradition (sunna) du Prophète (sas). Il ne constitue ni un rite additionnel, ni une introduction tardive dans l’Islam. Vu sous cet angle, le Soufisme ne s’identifie-t-il pas à l’essence même de la révélation ? Sa place dans l’Islâm n’est-elle pas centrale et prépondérante ? Ne se présente-t-il pas sous ce rapport comme une nécessité dans l’Islam ?

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